Julia R.
 
 

Bien des mois plus tard….

 

Denise et Frank s’étaient chargés de déposer les fiancés et Katy à l’aéroport. Ce jour était bien particulier puisque la petite famille s’envolait pour la Californie afin de rencontrer la famille du jeune homme. Lily était assez nerveuse depuis plusieurs jours. Elle savait parfaitement qu’elle ne pouvait pas y échapper, mais avec tout ce que lui avait dit Aaron, elle appréhendait le moment où elle se trouverait face à toutes ces personnes issues de la haute société. Elle qui avait un passé assez sombre craignait que les choses ne dérapent.

-Ne t’en fais-pas, lui murmura Aaron en prenant sa main alors qu’ils venaient de décoller, ça va aller. Après tout tu as grandis dans un univers similaire, tu étais juste de l’autre côté du pays.

-Oui, mais entre-temps, tu sais très bien ce qu’il m’est arrivé, et je te signale que je viens avec une petite fille de six ans, qui n’est pas la tienne qui plus est.

-Tout se passera bien, ils auront un peu de mal à avaler la pilule, je le sais, mais je m’en fiche. Tu ne vas pas oublier les bonnes manières et même si tu le faisais, ça ne changera rien à nos plans.

-Qui sont?

-Faire un beau mariage et donner pleins de petites sœurs et de petits frères à Katy.

-Ah oui, ces plans là, répondit Lily en souriant. Dans ce cas, je tâcherais de bien me tenir.

Ils se sourirent et Aaron déposa un baiser sur la main de la jeune femme qu’il tenait toujours fermement. Ils jetèrent un coup d’œil à Katy qui regardait par le hublot et Lily se blottit un peu plus contre lui. Ses yeux se posèrent sur la bague qui lui avait offert quelques mois plus tôt. Elle avait protesté en voyant la grosseur de la pierre qui l’ornait, tant il avait dû payer une fortune. Mais très vite, Aaron s’était fait pardonné et la jeune femme n’était que plus heureuse d’avoir un homme qui prenait aussi bien d’elle et qui aimait la gâter.

Après l’atterrissage à l’aéroport de San Diego, une voiture était venue les chercher pour les mener à la propriété de la famille Sanders à l’extérieur de la ville. En arrivant devant le portail en fer forgé, Lily étouffa un cri de surprise. Il fallait plusieurs minutes pour rejoindre la maison qui se trouvait à flanc de coteaux, perdu au milieu du domaine. Des vignes l’encerclaient sur trois façades et devant la quatrième, un immense parc laissait place à des jeux d’eau et une végétation luxuriante. Si elle n’était pas certaine d’être encore aux Etats-Unis elle se serait cru en Toscane, tant le paysage et l’architecture y ressemblait.

-Mon grand père adore l’Italie, lui avait murmuré Aaron lorsqu’ils descendirent de la voiture et montèrent les marches conduisant à l’entrée de la maison.

Un Major d’homme âgé d’une soixantaine d’années vint leur ouvrir.

-Bonjour Richard, lança Aaron en souriant.

-Bonjour monsieur, votre mère et votre père vous attendent dans le patio Est.

-Très bien, merci, pourriez-vous vous occuper des bagages je vous prie?

-Bien entendu.

Aaron acquiesça et entra dans la maison avec Lily et Katy. Toutes deux ne savaient plus où regarder tant elles étaient impressionnées.

-Je crois que je ne vais pas être à la hauteur, soupira Lily.

-Ne change rien, la rassura Aaron, vous êtes parfaites.

-Mais Aaron…

-Chérie, je vous aime pour ce que vous êtes d’accord? Ca va bien se passer, fais moi confiance.

-Très bien, répondit Lily avec un ton résigné.

Il lui sourit et déposa un doux baiser sur les lèvres avant de prendre le chemin du patio.

Ils entrèrent tous les trois et Aaron présenta sa fiancée et la petite fille qui les accompagnait. Monsieur et madame Sanders étaient deux personnes distinguées et d’un certain âge. Lily fut ausculter de la tête aux pieds par la maîtresse de maison. Elle en était gênée, mais ne le fit pas remarquer. Le père d’Aaron, lui ne parlait que très peu. Ils restèrent quelques minutes avant de prendre congés. Ils devaient se retrouver pour le dîner deux heures plus tard. Aaron conduisit Katy et Lily en bas de l’immense escalier et appela Richard pour qu’il les mènent à leurs chambres afin qu’elles se rafraîchissent le temps que lui aille faire un tour dans la maison de son enfance et qu’il aille saluer tout ceux qu’il n’avaient plus vu depuis des années.

Une fois douchées et changées, Katy et Lily voulurent sortirent profiter encore des rayons du soleil qui disparaissait doucement derrière les collines. Elles marchèrent quelques temps, veillant cependant à ne pas s’éloigner de trop de la grande bâtisse. Il y avait un enclos un peu plus loin où broutaient des chevaux magnifiques. La mère et la fille les regardèrent plusieurs minutes jusqu’au moment où un vieil homme arriva à leur hauteur.

-Ils sont beaux n’est-ce pas? Demanda-t-il en souriant.

-Oh, oui, soupira Lily en se tournant vers lui, ils sont vraiment magnifiques. C’est vous qui vous vous en occupez?

-Oui, je ne me lasse jamais de le faire.

-Je veux bien vous croire.

-Ma maman elle m’a dit qu’elle m’apprendrait à en faire un jour, lança Katy en souriant.

-C’est une bonne nouvelle ça, je suis sûr que tu feras une très bonne cavalière.

-Il faudrait avant tout que je reprenne les bases, lança Lily, ça fait bien trop longtemps que je n’en ai plus fait, à New York à part quelques centres d’équitations, il n’y a pas beaucoup d’endroits.

-Vous êtes la jeune femme qui accompagne monsieur Sanders?

-Oui, veuillez excuser mon impolitesse; je suis Elizabeth Roberts, et voici ma fille Katy.

-Je suis ravie de vous rencontrer, on entend beaucoup parlé de vous ici ces derniers temps.

-J’imagine le chamboulement, les propriétaires ne doivent pas avoir l’habitude d’avoir des invités tels que nous. Ils doivent avoir l’habitude des robes de soirées et des costards/cravates, j’avoue me sentir un peu ridicule et pourtant, c’est sans doute ma plus belle tenue. Je suis sans doute plus indiqué à manger avec les major d’hommes et les palefreniers, sans vouloir vous offenser, s’empressa de dire la jeune femme.

-Je ne suis pas offenser, il est certain que Edouard et Malicia Sanders ont des critères de sélections bien à eux, dit-il en riant. Mais ne répétez pas que je vous ai dit ça.

Lily rit également.

-Ne vous inquiétez pas, je tiendrais ma langue

Ils restèrent encore quelques minutes à parler de tout et de rien. Le vieil homme discuta avec facilité avec la petite fille, pour qui il s‘était rapidement prit de sympathie. Puis, après quelques temps, Lily et Katy regagnèrent la villa sous le regard bienveillant du vieil homme.

Les sœurs d’Aaron ainsi que leurs conjoints et enfants étaient présents depuis quelques temps déjà. Lily commençait à faire connaissance avec eux mais , très vite, elle n’avait qu’une envie; quitter la petite fête au plus vite. Aaron la rassura, lui non plus n’aimait guère toutes ces choses et ses sœurs et beaux frères l’insupportaient comme toujours. Katy alla jouer avec une autre petite fille de son âge alors que Lily rejoignit une table sur laquelle se trouvait des biscuits et des verres remplis. Elle n’y pouvait rien, dès qu’elle angoissait, il fallait qu’elle se rue vers le buffet. Une jeune femme vint à sa hauteur et prit un autre verre, qu’elle apporta rapidement à sa bouche.

-Mortel, n’est-ce pas? Lança-t-elle d’une voix calme.

Lily la regarda avec de gros yeux mais ne répondit pas. Aaron arriva au même moment et enlaça la jeune femme avant de déposer un baiser dans ses cheveux.

-Ron, arrêtes, tu sais que je déteste ça, protesta-t-elle.

-Je sais, dit-il en riant, chérie je te présente Victoria, dit Vicky, ma grande sœur.

-La seule que tu mérite de côtoyer, ajouta-t-elle.

-Je n’ai pas dis ça.

-Moi je le dis, en revanche, tu ne dois pas avoir peur de ce qu’on dira de toi après m’avoir adressé la parole, dit-elle en pointant son index vers Lily. Si tu ne veux pas d’ennuis file loin de moi.

-Pourquoi?

-La brebis galeuse de la famille c’est moi, alcool, drogue, homosexuelle, j’ai oublié quelque chose Ron?

-Que c’est du passé, Elizabeth sais que le passé reste au passé.

-Il a raison, lança Lily, je ne me formalise pas pour si peu, je suis ravie de vous rencontrer, dit-elle en lui tendant la main.

Victoria la lui saisit et se tourna vers Aaron.

-Tu avais raison, je l’aime bien.

Les deux femmes se sourirent et Aaron se servit à boire avant que le repas ne soit servit.

-Mon vieux, tu as fais pire que moi, murmura sa sœur à son oreille, ne compte même pas avoir quelque chose à l’héritage. Ils vont te fusiller sur place. Tu vas te marier avec une mère célibataire, qui n’est pas héritière? Pauvre de toi.

-Si tu savais comme je m’en contre fiche, Elizabeth et Katy valent beaucoup plus que ça. Et grand-père va être encore vivre cent ans. Je ne me fais pas de souci.

-J’aimerai avoir ta vie, petit frère, soupira-t-elle en ébouriffant ses cheveux. Toi une jolie fille, une enfant, ton chien et ta liberté te suffisent. Ce n’est pas comme ces rapiats que tu vois déjà assis à table.

-Tu es comme moi Vicky.

-Ouais, enfin pour grand-père, je ne jurerais de rien si j’étais toi.

-Pourquoi? Dit-il en s’arrêtant à quelques mètres de la table.

-Il a prévu de faire le partage de la fortune ce soir, personne n’est au courant.

-Pourquoi ce soir?

-Tu lui présente la femme que tu vas épouser, non? Il ne manquait plus que toi. C’est pour cette raison que je te dis, tu es mal barré.

Aaron fit une grimace et se dirigea vers la table où presque tout le monde était déjà assit. Il se pencha un instant vers Lily et déposa un baiser sur ses lèvres avant de s’asseoir à côté d’elle, Katy de l’autre côté, donna un coup à sa mère.

-Maman, regarde le vieux monsieur des chevaux.

Lily suivit son regard et vit qu’en bout de table, prit place l’homme qu’elles avaient vu l’après-midi même. Il était parfaitement peigné et habillé avec élégance.

-Je te présente, Gaston Sanders, murmura Aaron à son oreille, mon grand-père. Un homme formidable, je t’en ai déjà parlé.

-Cet homme est ton grand-père? Lança Lily en se tournant vers lui.

-Oui, il est incroyable, tu vas l’adorer, mais n’ai pas peur de lui, il peut être impressionnant, mais il est très gentil.

-Je l’imagine, soupira Lily en le regardant.

Le repas commença et les discussions s’élevèrent de la grande table. Lily, quant à elle, ne parlais que très peu. La seule avec laquelle elle échangeait quelques mots était Victoria, assise en face d’elle. Katy également se tenait tranquille, impressionnée, elle aussi, par le monde qui les entouraient. A la fin du repas, le patriarche se leva et tendit son verre au-dessus de la table. Aussitôt tous se turent et les regards convergèrent dans sa direction.

-Ce soir nous avons deux évènements à fêter, commença-t-il d’une voix grave. Tout d’abords, j’aimerai souhaiter la bienvenue à Elizabeth et à Katy, l’adorable fiancée et la petite fille de mon unique petit fils Aaron. Je vous souhaite à tous les trois beaucoup de bonheur et une vie bien remplie.

Il bu un coup et tous l’imitèrent en silence, non sans avoir jeter des regards noirs aux deux nouvelles. Il fit un clin d’œil à Lily qui se sentit rougir un peu plus.

-Ensuite, reprit le vieil homme, je vais vous annoncer ce que vous attendez depuis de nombreuses années et ce pour quoi vous vous battez. J’ai signé les papiers avant de venir vous rejoindre ici, aussi, il n’y a plus aucun changement possible. J’ai partagé cette propriété comme elle devra être partagée lorsque je décèderais.

-Grand-père, protesta Victoria, c’est trop tôt, tu es encore en bonne santé.

-Ne coupe pas grand-père, lança la fille aînée, s’il a décidé de le faire, c’est son choix.

Victoria ne répondit pas et lui lança un regard noir.

-Comme Olivia te l’a dit, Vicky, c’est mon choix et je ne reviendrais pas là dessus. Vous pouvez vous douter tout de même que j’ai pris des précautions afin de pouvoir vivre ici jusqu’à ma mort et qu’elle a tout intérêt à être naturelle.

Il y eu un moment passé en silence où Lily remarqua la tension sur les visages de chacun. Certains serraient avec force leur verre, d’autres essayaient de cacher un sourire, alors que Victoria et Aaron regardaient leurs mains posées sur leurs genoux.

Lily approcha la sienne de celle de son fiancé et la lui serra tendrement. Il lui accorda un tendre sourire et elle en fit de même avant de reporter son attention vers le vieil homme à nouveau. Elle remarqua qu’il la regardait avec insistance depuis un moment. Il lui fit un sourire et reprit la parole.

-La propriété comprenant les terres, la demeure, le aras, les bénéfices tirés du vin ainsi que tout ce qui s’y trouve, ce qui comprend les meubles, la vaisselle, mais aussi mes voitures de collections, bref tout iront à parts égales, je sais qu’ils trouveront un moyen de s’arranger, à Victoria et Aaron.

Il leur lança un immense sourire alors que les deux jeunes gens le regardèrent avec incompréhension. Lily sourit timidement en remarquant les airs offusqués des autres personnes présentes autour de la table. Elle s’empêcha de rire tant la situation était à la fois comique et dramatique.

-Mais…mais tu ne peux pas, lança Olivia.

-Papa, soupira Edouard, tu te rends compte de ce que tu fais?

-Oui, parfaitement.

-Ca a toujours été tes chouchous de toute manière, vociféra une autre sœur.

-Et toi, Sophie tu as toujours été la fille à plaindre, lança une autre.

-La ferme Molly, tu es pareille que moi.

-Les filles, ça suffit, coupa la mère, nous n’allons pas nous battre pour ça. Vous devriez y réfléchir plus longuement Gaston, dit-elle doucement, voyons Victoria et Aaron ne sont pas fait pour ça.

-Pourquoi je te prie maman? Demanda Victoria.

-Tu n’es pas sérieuse? Tu dépenserais tout pour te faire planer.

-Maman, lança Aaron avec colère, tu es injuste, elle s’en est sortie depuis longtemps déjà.

-Toi je pense que tu peux te la mettre en veilleuse, tu as vu ce que tu nous ramène? Qui digne de raison, voudrais se marier avec une fille pareille? Regarde là, mais où tu es allé la chercher? Au fond d’une ruelle? Lança Sophie en riant.

-Je ne te permets pas de dire ça, lança Aaron fou de rage en se levant.

-Aaron, murmura Lily, je t’en prie.

-Elle n’a pas à parler de toi de cette manière, tu vaux beaucoup mieux qu’elle.

-Ca n’a pas d’importance.

-Tu l’entends? En plus elle est idiote, elle ne veut même pas que tu la protège.

-Simplement parce que moi, je suis capable de me débrouiller toute seule. D’où je viens on ne se déchire pas pour un lopin de terre, on ne s’insulte pas de cette manière entre frère et sœur. Là d’où je viens on ne porte peut être pas des vêtements de grands couturiers mais on connait la valeur de l’argent et de la vie.

-Il ne tient qu’à vous d’y retourner ma petite, lança Malicia, allez, rentrez chez vous puisque c’est si bien, nous n’avons pas besoin de vous ici.

-Je crois que c’est ce qu’il me reste de mieux à faire, en effet, lança Lily en se levant. Mais sachez que je le fais avec plaisir.

Elle prit Katy par la main et la fit se lever également. Elle se tourna vers le vieil homme qui n’avait toujours pas bougé et lui sourit tendrement.

-Merci pour votre accueil, monsieur Sanders, j’ai été ravie de vous rencontrer et veuillez excuser ma mauvaise tenue.

-Au revoir ma petite, au revoir Katy.

-Au revoir Monsieur, répondit poliment la fillette.

Puis, elles se retournèrent pour quitter la pièce.

-Viens Aaron, murmura Lily à son attention, je t’en prie ne te fâche pas avec eux pour ça.

-Je le fais pour toi, il est hors de question qu’ils continuent à te salir de cette manière.

-Bien, dans ce cas, je te dirais où me retrouver je vais aller récupérer mes affaires. Mais je ne veux pas assister à ça.

Il acquiesça et déposa un baiser sur sa joue , puis elle quitta la pièce sans se retourner.

-Je ne regrettes pas mon choix, lança le patriarche avant de boire une gorgée, tu as vraiment bien trouvé cette jeune femme Aaron, elle est faite pour toi. J’ai eu tout à plaisir de parler avec elle cette après-midi, elle est formidable.

-Merci, grand-père.

-Arrêtes de dire des bêtises papa, il n’a rien à faire avec une fille pareille, tu la vois vivre ici? Ce serait un comble.

-Pourquoi pas? Fit Victoria. Après tout, après le décès de grand-père, nous pourrons y vivre tous les quatre, c’est assez grand.

-Bonne idée Vicky, lança Aaron pour les faires tous enrager, et puis de toute manière, grand-père vivra encore de nombreuses années, je compte sur toi frangine.

-Tu compte sur elle? Et nous nous n’avons rien à dire là-dedans?

-Non Olivia pas le moindre mot, répondit fièrement le jeune homme. Sur ce, vous ne m’en voudrez pas si je vais rejoindre ma fiancée et ma petite princesse. Le mariage est prévu pour le 26 Juillet, mais ne venez pas, vous risqueriez de gâcher la fête, à part toi Vicky et grand-père, bien entendu.

-Ca marche frangin, répondit sa sœur en lui faisant un clin d’œil.

Il entendit les cris résonner à nouveau mais n’y prêta aucune attention, adressa un sourire à sa sœur et à son grand-père avant de quitter la pièce. Il soupira un instant, adossé contre le chambranle, avant de se diriger vers les escaliers d’où venaient des pleurs. Il gravit les premières marches et vit Katy assise et Lily à genoux devant elle.

-Chérie? Ca ne va pas?

-Non, ça ne va pas, répondit Lily en tournant la tête vers lui.

Il se mit à genoux à côté d’elle et posa délicatement sa main sur son épaule.

-Qu’est-ce qu’elle a?

-La dispute de tout à l’heure, je suis désolée Aaron, nous n’avons pas l’habitude de ce genre de choses, Katy reste encore beaucoup trop fragile face à certaines situations.

-C’est moi qui m’excuse, j’aurais voulu que ça n’arrive pas.

-Ne t’en fais pas, ça va, répondit Lily en caressant sa nuque.

-Tu es certaine?

-Oui, je t’assure, ça va, répondit Lily en souriant. Je sais me débrouiller seule, j’en ai vu d’autre.

-Tu sais que tu n’es plus seule à présent, je suis la pour te protéger, et pour protéger notre fille aussi.

-Oui je le sais…mon héros, répondit Lily en souriant.

Aaron y répondit de la même manière et se pencha vers Katy.

-Katy, murmura le jeune homme, ma puce, viens.

Il l’attira contre lui et la prit tendrement dans ses bras où elle se blottit immédiatement.

-Pardonne moi mon ange, je ne voulais pas que tu sois triste. On va rentrer chez nous, tu veux bien?

Katy fit oui de la tête avant de se blottir contre lui à nouveau.

-Je vais chercher nos affaires et on va trouver un hôtel, je refuse de rester ici une seule seconde de plus.

-Très bien, murmura Lily.

Aaron posa son front contre celui de la jeune femme.

-Je t’aime Elizabeth.

-Moi aussi, soupira-t-elle.

Il l’embrassa tendrement et ils restèrent enlacé quelques minutes tous les trois. Puis, Aaron monta les escaliers et chercha leurs affaires pendant que Lily et Katy l’attendaient dehors. Elles s’assirent sur les marches du perron et regardaient les étoiles en silence, la petite fille fermement accrochée à sa mère. Aaron arriva quelques temps plus tard et ils montèrent en voiture.

-Mon grand-père nous prête la voiture jusqu’à demain, dit-il lorsqu’ils y montèrent. Je l’ai croisé en sortant. Il nous souhaite beaucoup de bonheur et il ne changera pas d’avis, nous pourrons vivre ici si nous le voulons après son décès.

-C’est un homme bien, répondit Lily.

-Oui, il est formidable, et je ne dis pas ça parce qu’il m’a tout légué, je préférerait qu’il vive encore éternellement.

-Je l’imagine, soupira Lily.

Ils se mirent en route et trouvèrent une chambre d’hôtel pour eux. Avec un grand lit. Ils se couchèrent quelques temps après être entrer, et ils finirent par s’endormir dans les bras des uns et des autres, Katy couchée entre les deux fiancés qui s’étaient regardés de longues minutes alors qu’elle dormait déjà.

 

Effervescence, était le mot qui qualifiait le mieux cette journée de Juillet. Dans la chambre d’hôtel s’activaient toutes les amies de la reine du jour. Lily était chouchoutée et sollicitée de tous les côtés. Elle préparait cet évènement depuis plusieurs semaines déjà. Et chaque jour la tension montait, mais ce jour là était arrivé. Dans quelques heures elle allait devenir madame Elizabeth Sanders. Elle avait rêvé ce mariage depuis des années mais elle ne s’était jamais imaginée qu’il arriverait si vite. A présent, ses amies étaient prêtes et quittaient les unes après les autres la chambre afin de chercher époux et enfants pour se rendre à l’église. Katy quant à elle, monterait en voiture avec la future mariée.

Lily était coiffée, habillée, maquillée avec soin, elle avait une longue robe de couleur ivoire ainsi que des fleurs dans ses cheveux retenus en un chignon d’où s’échappaient plusieurs mèches ondulant le long de son visage. Elle se regardait depuis quelques temps dans le miroir, se trouvant dans un tout autre monde, perdu dans ses pensées. Denise se tenait derrière elle, dans une robe rouge bordeaux et la regardait avec un immense sourire. Elle fit quelque pas vers elle avant de passer son bras autour de sa taille et de poser son menton sur une de ces épaule. Lily la remarqua enfin et lui sourit tendrement. Alors la mère s’éloigna un peu sans cesser de lui sourire.

-Tu es superbe.

-Merci, répondit Lily en rougissant, tu es aussi très belle dans cette robe, je suis contente que tu te sois décidée à la prendre.

-C’est un grand jour, lança Denise en riant, je me dois d’être présentable, je vais assister au mariage de ma fille, si on m’avait dis ça il y a deux ans je ne l’aurais pas cru possible.

-Eh bien, tu vois que si, répondit Lily.

-Oui, grâce à toi.

Lily lui sourit et baissa les yeux. Elle n’eut pas le temps de répondre que Katy entra en courant, habillée d’une robe rose claire et coiffée avec une longue natte dans laquelle se trouvaient également des fleurs blanches.

-Papy Frank est arrivé, dit-elle en souriant.

-C’est le moment, répondit Denise avant de sortir.

Lily prit la main de sa fille et en fit de même. Elles arrivèrent dans l’autre pièce où se tenait le Major.

-J’ai le bouquet, dit-il en lui tendant, oh, mais vous êtes superbes toutes les trois, dit-il en souriant largement.

Denise continua sa progression vers lui et l’embrassa un instant.

-Merci mon amour.

-Il va être l’heure Elizabeth, nous devrions y aller si on ne veut pas être en retard.

-Chéri, c’est la mariée, on l’attendra, crois-moi, répondit Denise en riant.

Lily prit son bouquet et tous les quatre quittèrent l’hôtel dans la voiture des Sherwood décorée pour l’occasion. Lily était restée muette pendant tout le trajet. Denise commentait les messages qu’elle recevait de ses amis déjà arrivé. La voiture se gara et la petite fille ainsi que l’infirmière en descendirent et rejoignirent les invités déjà présents. Il ne fallut que quelques courtes minutes pour que tous entrent et se placent. Frank et Lily descendirent de voiture et montèrent les marches qui conduisaient dans l’église. Ils ouvrirent les premières portes et attendirent quelques minutes dans le sas. Frank prit tendrement la main de la jeune femme et la regarda avec insistance.

-Tout va bien se passer, il faut que tu respire, que tu pense à rien d’autre que respirer.

-Ouais, grommela Lily sans conviction.

-Tu sais, j’ai été tellement stressé pour mon mariage que j’ai cherché les alliances deux jours entiers, pas moyen de les retrouver. De plus, il y avait le protocole militaire en ce qui nous concernait, tout était réglé à la seconde près. J’étais complètement paniqué tu ne peux pas imaginer à quel point.

-Elles étaient où les alliances?

-Dans la poche de mon uniforme, bien à leur place, répondit Frank en riant, je les ai retrouvé cinq minutes avant de devoir entrer dans l’église.

-Comment était maman en l’apprenant?

-Ta mère? Très calme, elle ne l’a jamais su, sinon je crois qu’elle m’aurait tué.

Ils rirent tous les deux. Lily sentit la tension se dissiper doucement et comprit pourquoi Frank lui avait raconté cette anecdote. Elle lui adressa un sourire.

-Merci Frank pour être là aujourd’hui, je suis heureuse que tu es accepté de me conduire à l’autel et que tu me racontes ça pour me faire moins paniquer.

-C’est normal, répondit-il en souriant. J’aimerai pourtant encore te dire une chose. Je sais que je ne suis que l’époux de ta mère, je ne suis pas ton père biologique, ni même celui qui t’a élevé, je n’ai donc aucun véritable lien avec toi. Mais, j’aimerai que tu saches que quoiqu’il arrive, je te considère comme ma fille.

La jeune femme ne sut quoi répondre, sentant les larmes faire leurs apparitions dans ses yeux en entendant cet aveu. Elle le vit baisser les yeux, sans doute gêné par ce qu’il venait de dire et il ne lui en fallut pas plus pour qu’elle se blottisse contre lui.

-Merci, murmura-t-elle dans ses bras, merci Frank, répéta Lily.

Il la serra dans ses bras quelques temps et puis, ils finirent par se séparer doucement en entendant la lourde porte s’entre ouvrir.

-Mais qu’est-ce que vous faites, lança Claudia Joy, on vous attends depuis un moment, tout le monde se demande ce qui arrive.

-Je faisait connaissance avec mon deuxième père, répondit Lily en lui souriant tendrement.

-Techniquement je suis le troisième, corrigea Frank.

-Pas dans mon cœur, ajouta le jeune femme en souriant de plus belle. Nous sommes prêts, dit-elle sur un ton plus fort.

Claudia Joy acquiesça et regagna la salle.

-Allons-y, murmura Frank en prenant le bras de Lily.

Puis, d’un même pas, ils entrèrent dans la salle. La musique se mit à retentir, un morceaux joué à l’orgue que Lily et Aaron avaient choisit, une chanson qu’ils avaient entendu un jour tous les deux et qui marquait la puissance de leur amour, 100 years.

Après la cérémonie, ils avaient rejoins une maison au bord du lac pour l’apéritif ainsi que la réception. Un grand jardin l’entourait et ils avaient placé des tables, des chaises, un buffet, un orchestre ainsi qu’une piste de danse. Les jeunes mariés avaient trouvés cette maison quelques mois plus tôt et sans en informer personne avaient décidé de l’acheter. Lily avait été un peu gênée car le cadeau avait été fait par le grand-père d’Aaron qui désespérait toujours de voir ses petits enfants se déchirer pour le domaine qu’il avait construit toute sa vie. Il n’avait pu venir au mariage, son état de santé s’était détérioré rapidement, lui aussi avait caché un secret, une maladie qui le rongeait depuis quelques années déjà. Cependant, il n’avait pas changé d’avis depuis la visite de Aaron, Lily et Katy en Californie, la moitié de ce qu’il possédait leur revenait, l’autre irait à Victoria. Celle-ci était la seule personne de la famille du jeune homme à être présente ce jour là. Mais personne n’en fut affligé. Il faisait déjà depuis longtemps partie de la famille de la jeune femme.

La première danse de la soirée fut envoyée. La danse des mariés. Aaron prit la jeune femme par la main et la mena à la piste. Ils se sourirent tout en s’approchant l’un de l’autre pour un slow. Personne ne comptait plus autour d’eux, le monde s’était tût l’espace de quelques minutes. Ils ne s’étaient pas quitté des yeux. Puis, les autres invités dansèrent également. Ils changèrent de partenaires, Lily dansa avec Frank, Michael, Roland, Katy, mais aussi Denise, Claudia Joy, Roxy, Pamela pour des rythmes plus endiablés. Aaron quant à lui appréciait la compagnie de sa belle mère, mais aussi de toutes les amies de son épouse qui ne cherchaient qu’à partager une danse avec le beau médecin. Les enfants jouaient ensembles. Lily surprit Katy et Finn pour un slow, comme les grands, lorsque tous avaient retrouvés leurs conjoints. Alors que la jeune femme se trouvait à nouveau dans les bras de l’homme qu’elle venait d’épouser, la tête posée sur son épaule, elle jeta un regard à chaque couple présent. Denise et Frank se tenaient serrés l’un contre l’autre, se murmurant de douces paroles qu’elle ne pouvaient entendre. Le rire de sa mère lui parvint aux oreilles, le sourire de Frank la rassura. Le baiser qu’ils s’échangèrent la ravit.

Chase tenait tendrement Pamela contre lui et avait la tête baissée vers son ventre, un nouvel enfant était en route et devrait arriver d’ici cinq mois, pour le plus grand bonheur de toute la famille qui vivait dans une nouvelle maison, bien plus spacieuse que la précédente.

Roxy tournoyait dans les airs aux bras de Trevor qui lui avait annoncé sa promotion. Il avait atteint un grade supérieur après son retour d’Irak quelques semaines plus tôt, s’illustrant avec brio sur les théâtres d’opérations, ce qui lui donnait beaucoup d’espoir de devenir officier dans le futur.

Joan se tenait fermement au cou de Roland, elle devait partir en Irak dans quelques semaines et elle avait terriblement peur de ce qui pouvait lui arriver maintenant qu’elle avait une famille et une vie agréable ici. L’angoisse de laisser Sarah Elizabeth était bien présente, mais elle savait qu’elle était entourée et aimée.

Claudia Joy et Michael quant à eux, dansaient, simplement portés par la musique, les yeux fermés, dans leur petite bulle que personne ne pouvait percer. Ils formaient un couple unis bien qu’ayant de grands enfants.

Et puis, il y avait Jeremy et Emmalin un peu plus loin, à côté des tables. La jeune femme aida le frère de la mariée à se lever. Elle bataillait depuis le début de la soirée pour qu’il le fasse. Emmalin n’était pas bien épaisse, ni musclée, mais son caractère faisait toute la différence. Elle tenait Jeremy contre lui et très doucement, ils firent quelques pas mal assurés. Lily sourit largement avant d’enfouir son visage dans le cou d’Aaron.

-Aaron, je suis heureuse, murmura-t-elle dans un souffle.

-Ouvrir son cœur ça peut avoir du bon, dit-il sur le même ton.

Elle releva les yeux vers lui et il caressa sa joue.

-Les gens que tu aimes sont tous là, savoure ce moment et garde le bien en mémoire, car si un jour ça ne va pas, tu garderas ce souvenir heureux pour toujours dans ton cœur.

-J’aimerai que mes parents adoptifs soient là.

-Ils sont là, ils veillent sur nous, n’ai plus peur mon ange, tu ne seras plus jamais seule, il te suffit de regarder autour de toi pour en avoir la certitude.

Lily lui sourit et l’embrassa tendrement avant de sentir des bras entourer ses jambes. Ils se séparèrent un peu et aussitôt Aaron prit Katy dans ses bras.

La petite fille posa sa tête sur son épaule et Lily caressa sa joue en souriant.

-Je t’aime papa, dit-elle avant de déposer un baiser sur sa joue, je t’aime maman, dit-elle en tendant les bras vers elle.

Lily approcha et ils dansèrent tous les trois un moment. Lily ne pouvait s’empêcher de sourire. Elle était heureuse, heureuse comme elle ne l’avait jamais été. Aaron avait raison, on devait veiller sur eux de là haut et qui mieux que Katy et Jo Roberts le pourraient? Personne, car toutes les autres personnes qu’elle aimait le plus au monde étaient là, avec elle. Elle espérait simplement ne jamais avoir besoin de se consoler avec ce souvenir, elle espérait que l’avenir serait fait que de jours aussi beaux et de matins radieux. Bien qu’elle savait que cela était une utopie, elle en rêvait.

Les jours ne seront pas toujours roses, mais ils ne seront plus jamais noirs. Aujourd’hui commençait sa nouvelle vie.

 

 

FIN

 

 

 

Epilogue

 

 

 

Pour la troisième fois de la matinée, Lily répondait au téléphone. Toujours avec cette même voix douce et chaleureuse.

-Cabinet Sanders-Sherwood associés, Elizabeth Sanders, bonjour.

-…

-Madame Gram, oui, j’ai essayé de vous joindre la semaine dernière, c’était pour vérifier un rendez-vous avec le menuisier, vendredi matin au alentour de dix heures, cela vous conviendrait-il?

-….

-Parfait, dans ce cas, je vous dis à vendredi à la maison, lança Lily en notant sur un grand agenda le rendez-vous. Je vous souhaite une bonne journée madame Gram.

-…

-Au revoir.

Puis elle raccrocha. La jeune femme soupira et s’affaissa dans son fauteuil. Elle jeta un regard au-dehors où le soleil brillait, puis, elle regarda dans le bureau voisin duquel le sien était séparé par une baie vitrée. Elle sourit largement, regardant un instant son frère s’activer autour de la table d’architecte. Elle se leva, prit deux papiers sur son bureau ainsi que son sac et sortit.

-Jeremy, j’ai eu Lisa Gram au téléphone, vendredi tu pourrais aller au chantier ou je m’en charge?

-Vas-y, j’ai encore le centre de formation à finir, les plans sont pour demain et tu as peut être oublié que tu m’as donné ma journée vendredi.

-Ah oui, c’est vrai, lança Lily en faisant une grimace, bon, je m’en chargerai, j’ai hâte que Nelly entre à nouveau, je suis un peu débordée ces derniers temps.

-Jouer la patronne, l’associé, la décoratrice, la secrétaire, le comptable, ça en fait des choses.

-Je ne te le fais pas dire. Et je ne joue pas la patronne, l’associée et la décoratrice, ça c’est mon boulot.

-Oui patron. Lança Jeremy en souriant.

-Bon alors je te laisse quelques temps. je vais déposer ces papiers à Ryan pour les autorisations de démolitions et je dois passer à l’hôpital, je déjeune avec mon cher époux aujourd’hui. Finit-elle en souriant largement.

-Ok, et si le téléphone sonne, je fais comment?

-On ne t’as jamais appris à décrocher, c’est très simple tu sais il suffit de…

-Ne te fous pas de moi.

Lily rit et reprit la parole.

-J’ai mis le répondeur, ne t’en occupe pas, s’il y a quelque chose de vraiment important, appelle moi sur mon portable, je serai de retour vers quatorze heures. Et si jamais tu veux aller faire une pause, tu as le temps que tu voudras mais s’il te plait fait que ce plan soit terminé avant la fin de journée, que j’y jettes un œil.

-Très bien, si tu croise maman dis lui que je la remercie, sa recette de lasagnes était parfaite.

-Samantha a aimé? Demanda Lily avec un sourire plein de malice.

-Je ne compte pas t’en dire plus, si ce n’est que c’était une très bonne soirée. Maintenant va rejoindre ton mari frangine.

- J’étais certaine qu’elle ne résisterait pas à ton charme fou, frangin.

-Ca suffit, file, dit-il en rougissant doucement et la menaçant avec un crayon.

-Oui, monsieur, à toute à l’heure. Salut.

Jeremy secoua la tête en la voyant quitter l’open space et monter dans l’ascenseur. Puis, il se remit à son travail.

Lily quand à elle, passa déposer ses papiers et prit le chemin de l’hôpital. En trois ans qu’elle était mariée avec Aaron, peut de choses avaient changé. Katy avait grandit, Jeremy avait fait ses études d’architecture et elle-même avait reprit les études durant une année pour valider ses acquis, puis, ils avaient monté leur société tous les deux. Les affaires marchaient plutôt bien. Jeremy se chargeait de tout ce qui était technique au point de vue construction, alors que Lily prenait beaucoup de plaisir à apporter des touches artistiques dans les créations de son frère. Et le mélange marchait plutôt bien puisque les carnets de commandes étaient pleins et qu’ils n’arrivaient même plus à suivre.

Lily gara la voiture sur le parking de l’hôpital et entra afin de prévenir son époux de son arrivée. Par chance, elle croisa une infirmière qui la connaissait bien. Celle-ci lui prévint qu’elle devrait sans doute attendre un peu, puisqu’il sortait d’une opération difficile et qu’il avait quelques papiers à signer. Alors, Lily lui tendit un papier, lui spécifiant qu’il devait le regarder et la rejoindre à l’extérieur, à la cafétéria. La jeune femme sortit à nouveau et alla s’asseoir à une table ronde. Quelques minutes plus tard, Aaron arriva la mine un peu sombre, tenant son papier à la main. Aussitôt, Lily se leva.

-Bonjour, dit-il sur ses lèvres avant d’y dépose un baiser.

-Bonjour, ça n’a pas l’air d’aller, murmura Lily en caressant tendrement sa nuque.

-Il y a des jours comme ça.

-Tu as regardé mon papier?

-Euh, oui, mais je t’avoue ne pas vraiment comprendre ce que ça veut dire.

Lily rit et lui prit des mains, elle le mit bien devant elle et lui sourit.

-Regarde bien, chéri.

Aaron fit de gros yeux mais ne dit rien.

-Tu veux reprendre le dessin? Demanda-t-il par tout hasard.

-Non, pas spécialement…Dis -moi ce que tu vois et tu vas comprendre.

-Très bien alors…je vois trois personnes, une femme très belle qui te ressemble un peu. Un homme qui la tient dans ses bras, ça pourrait être moi. Et une petite fille accrochée à eux, Katy sans doute.

-Très bien, Sherlock Holmes, mais ne remarque tu pas quelque chose d’important chez eux?

-Ils sont enlacés et se sourient, l’homme, moi, corrigea-t-il en souriant, je te tiens par la taille et j’ai posé mon front contre le tien et Katy…

Il s’arrêta net, remarquant enfin ce qui était comme une évidence et qu’il n’avait pas vu auparavant. Pourtant ça lui crevait les yeux, comme ne pas l’avoir vu plus tôt?

-Continue, murmura Lily en s’approchant un peu, est-ce que tu vois maintenant?

-Katy a passée ses bras autour de ton ventre qui…qui est…rond, lança Aaron dans un soupir. Chérie tu…tu…est enceinte?

Lily eu un éclat de rire et s’approcha un peu plus de lui, entourant sa nuque avec ses mains.

-Bravo mon amour tu as trouvé.

-On va avoir un bébé?

Lily acquiesça et Aaron passa ses bras autour d’elle.

-On va avoir un bébé, répéta le jeune homme en la serrant dans ses bras un peu plus.

Lily se blottit contre lui et quelques secondes plus tard, il s’empara de ses lèvres. Lorsqu’ils se séparèrent, à bout de souffle, le médecin la fit tournoyer dans ses bras, alors qu’ils riaient tous les deux aux éclats.

-Je vais être papa pour la deuxième fois. Quelqu’un est au courant? Tu l’as dit à Katy ou à ta mère?

-Non, répondit Lily sur ses lèvres, le papa est le premier informé, mais je crois que la nouvelle va vite être répandue. Ma mère est de garde aujourd’hui et avec le tapage que tu fais tout l’hôpital va être au courant dans moins d’une heure. Mais je le sais depuis deux jours déjà et je n’en pouvais plus d’attendre. Si j’avais attendu ce soir je serai devenu folle.

-Je m’en fiche que les autres nous entendent, ils peuvent bien tous savoir, on ira trouver Denise après et on lui dira de ne rien révéler et nous ferons notre annonce officielle à tout le monde ce week-end à la maison. Enfin, si ça te va bien sûr?

-C’est parfait, je voudrais juste en parler à Katy avant, qu’elle ne l’apprenne pas de quelqu’un d’autre.

-Oui, je sais que de toute manière elle ne le dira à personne. Elle sait très bien garder les secrets notre fille.

Ils se sourirent et s’embrassèrent tendrement pendant un long moment. Aaron avait été heureux le jour où Katy l’avait appelé « Papa » et il était très fier de sa « petite princesse » comme il aimait l’appeler. Mais il était d’autant plus heureux d’être père à nouveau. Non pas qu’il l’était davantage car ce bébé était le sien, mais il l’était tout autant, puisque depuis longtemps Katy était sa véritable fille.

 

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